Article du site www.goodplanet.info (13/05/13) :
WASHINGTON - (AFP) - Le plus célèbre instrument de mesure de la
concentration de CO2 dans l'air a dépassé le seuil symbolique des 400
ppm selon l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA)
vendredi, un niveau inégalé depuis des millions d'années et signe d'un
réchauffement inquiétant.
Les relevés, effectués au-dessus du
volcan Mauna Loa de Hawaï (Pacifique), ont montré une concentration de
400,03 particules par million (ppm) jeudi.
Cette mesure de la
qualité de l'air au-dessus de l'océan Pacifique est pour le moment
considérée comme "préliminaire", selon la NOAA. Un instrument de mesure
de l'Institut océanographique Scripps de San Diego (ouest) n'a
d'ailleurs pas encore dépassé les 400 ppm, son dernier relevé jeudi
affichant 399,73 ppm.
Ces relevés sont l'une des plus fameuses
pièces à charge contre le rôle de l'homme dans le réchauffement du
globe. Depuis les premières mesures, établies à 316 ppm en 1958, la
courbe croit sans discontinuité.
Jusqu'à la révolution
industrielle et le recours massif aux énergies fossiles, ce taux n'avait
pas dépassé les 300 ppm durant au moins 800.000 ans, selon des
prélèvements dans la glace polaire.
"La dernière fois que la
planète a connu une concentration de plus de 400 ppm de CO2, c'était il y
a environ 3 millions d'années, quand la température globale était deux à
trois degrés plus élevée qu'à l'ère pré-industrielle", a noté Bob Ward,
directeur de la communication de l'Institut de recherche Grantham sur
le changement climatique et l'environnement, à la London School of
Economics and Political Science.
"Les calottes polaires étaient
plus petites et le niveau des mers était environ 20 mètres plus haut
qu'aujourd'hui. Nous sommes en train de créer un climat préhistorique
dans lequel notre société va devoir faire face à des risques énormes et
potentiellement catastrophiques", a-t-il ajouté.
L'objectif fixé
par la communauté internationale est de contenir le réchauffement à +2°C
par rapport aux niveaux pré-industriels, seuil au-delà duquel les
scientifiques mettent en garde contre un emballement du système
climatique avec son cortège d'évènements extrêmes.
Or, 400 ppm de
CO2 met déjà la planète sur la trajectoire d'une hausse moyenne de 2,4
degrés, selon le dernier rapport des experts de l'ONU sur le climat
(Giec).
"Nous ne pourrons réduire les niveaux de dioxyde de carbone qu'en réduisant nos émissions globales", a encore noté Bob Ward.
Selon
Michael Mann, spécialiste du climat à l'université de Penn State, le
principal problème est la vitesse avec laquelle les concentrations de
CO2 augmentent.
"Il n'y a aucun précédent dans l'histoire de la
Terre où on a assisté à une augmentation aussi abrupte dans les
concentrations de gaz à effet de serre", a-t-il dit à l'AFP.
"Il a
fallu à la nature des centaines de millions d'années pour modifier les
concentrations de CO2 à travers des processus naturels, comme
l'enfouissement du carbone. Et nous nous le déterrons, mais pas sur 100
millions d'années. Nous le déterrons et le brûlons sur une échelle de
100 ans, un million de fois plus vite", a encore souligné M. Mann.
© AFP
NILEO propose des prestations et des solutions destinées à réduire ces émissions de CO2. Préservons ensemble notre planète. Contactez-nous.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire